10 aout


LE CONCERTISTE : Géraud GUILLEMOT

Parallèlement à des études supérieures d’économie et de finances, Géraud GUILLEMOT a étudié l’orgue avec Jean Wallet (Conservatoire de Nice et organiste de la cathédrale Sainte-Réparate), Pierre Perdigon (Conservatoire de Grenoble, organiste de Saint-Louis), Paul Coueffé (Conservatoire de Lyon. organiste des Dominicains).
Élève, professeur puis directeur des sessions régionales d’organistes liturgiques d’Annecy.
L’organiste liturgique : titulaire de :
1970 : Notre Dame de Beaunant - Lyon
1975 : Virieu - Isère (Monument Historique)
1977 : Les Avenières - Isère
1999 : Abbatiale Saint-Géraud d’Aurillac- Cantal (Rabiny/Kern 1726/1985. 3 claviers 40 jeux. Monument Historique)
Depuis 2005 : Saint-Florentin - Yonne (Dumont Schwenkedel 1620-1969)
Depuis 2009 : Chaource-Aube (Lebé 1696 - 3 claviers - classé Monument Historique)
L’organiste et la facture d’orgue :
Restauration de l’orgue de Saint-Jean de Bournay - Isère
Construction de l’orgue de Notre-Dame de Beaunant - Rhône
Restauration de l’orgue de Virieu - Isère (Monument Historique)
Relevage en 2011 de l’orgue de Saint-Florentin
Projets en cours à Noyers - Yonne (restauration) et à Chaource - Aube (relevage).
L’organiste concertiste :
Géraud GUILLEMOT a joué dans de nombreux pays notamment aux Pays-Bas, en Allemagne, Suisse, Angleterre, Espagne, Pologne, Tchéquie, sans oublier en France.

LE PROGRAMME :

- Gaspard Corrette (1671-1732)
Extraits de la Messe du 8e ton :
Kyrie
Grand plein jeu, Tierce en taille, Dialogue à deux chœurs
Gloria
Concert pour les flutes, Récit tendre pour le nazard, Dessus de tierce par accords, Tierce en taille
Élévation
Cromhorne en taille, Fonds d’orgue.
- Anonimo (1525)
Cancion : Réveillez-vous
- Anonimo (1525)
Himno solemnis
- Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621)
Unter der Linden grüne (4 variations)
- Francisco Correa de Arauxo (1584-1654)
Tiento de medio registro de tiple de 7° tono
- Francisco Correa de Arauxo (1584-1654)
Tiento de medio registro de baxon de 6° tono
- Andres de Sola (1634-1696)
Tiento de medio registro de mano derecha
- Johann Kaspar Fischer (1650-1746)
Christ est ressuscité
- Johann Pachelbel (1653-1706)
Da Jesus an dem Kreuze stand
- Antonio Vivaldi (1678-1741)
Concert pour flute piccolo (Adagio)
- Johann Sebastian Bach (1680-1750)
Liebster Jesu
- Pablo Bruna (1611-1679)
Tiento sobre la Letanía de la Virgen

COMPTE-RENDU :


Le succès du festival se confirme à chaque concert : 150 personnes occupaient toute la nef et l’auditoire débordait largement dans les collatéraux.

Géraud Guillemot, organiste titulaire de l’orgue de Saint-Jean-Baptiste de Chaource connaît bien l’instrument, et continue d’en explorer les possibilités. Il avait placé son concert sous le signe du partage du résultat de ses découvertes. Ce fut donc un concert pédagogique, comme il l’avait promis. À ceux qui pensaient que cette discipline est rébarbative, ce fut un beau démenti.

Il a organisé sa prestation selon deux axes.
D’abord, faire entendre des sonorités que l’on entend mal parce que mêlées à d’autres, ce fut le cas de la flûte piccolo pour laquelle il avait transcrit un concerto de Vivaldi ; ou bien mettre en valeur des instruments courants à l’époque de la construction de l’orgue, mais qui ont disparu, tels le cromhorn ou la « voix humaine », si mal nommée en raison de sa sonorité de chèvre. À chaque fois, extraites du vaste répertoire européen pour cet instrument, des pièces avaient été choisies avec discernement et brillamment interprétées telles ce « Christ est ressuscité » de Johann Kaspar Fischer qui mettait en valeur la montre (les tuyaux que l’on voit), ou de Johann Pachelbel qui utilise largement le positif.

Le second relevait de l’histoire de la musique. Comment une trouvaille technique ou harmonique réalisée par un auteur, fût-il anonyme, produit-elle une réorientation de tout le corpus musical. Ainsi à l’occasion d’un hymne solennel, un anonyme espagnol, en 1525, ajoute à la mélodie grégorienne une « contre-voix », invention qui, en moins d’un siècle va devenir le contre-point si magnifiquement illustré par Jean-Sébastien Bach et base de l’instrumentation et de l’harmonisation jusqu’au XXe siècle. Ou bien, Pablo Bruna qui utilise des « Litanies de la Vierge » parfaitement rodées, mais, par définition, répétitives, pour faire intervenir de nouveaux instruments à chaque reprise, passant d’un ton confidentiel à toute la puissance de l’orgue. Le Boléro de Ravel est dans cette lignée.

Histoire de la musique encore, cette innovation du XVIIe siècle quand Gaspard Corette prend le soin de noter quelle registration doit être utilisée, et quelles nuances de toucher doivent être respectées. Un siècle plus tard, les « classiques » écriront naturellement sur leurs partitions largo, adagio, presto, fortissimo ou pianissimo, plus rapide à lire certes, mais pas forcément plus évocateur que, dans la Messe du 8e ton, « tendrement avec beaucoup de tendresse ». Avec cet autre aspect de l’histoire de la musique qui rappelait que la musique pour orgue était dans son siècle quand elle prenait à son compte des chansons profanes, telle cette « Unter den Linden grüne » de Jan Peterszoon Sweelinck que tout le monde pouvait fredonner. Pièces toutes différentes par leurs tonalités, que l’orgue et l’organiste ont mises en valeur.













Les enfants de l’assistance montés à la tribune ont pu voir jouer le bis. Ce fut une musique française, celle de Jean-Philippe Rameau.

Vendredi 15 août à 17 heures, concert à Chaource pour le traditionnel orgue et trompette. Et à 20 h 30, à Saint-Florentin, orgue, chant et la trompette de Bernard Petit-Bagnard. Dimanche à Chaource 17 h, orgue et chant, Jean-Pierre Griveau à l’orgue et la voix de Corinne Sertillanges.



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déclarée à la Préfecture de l’Aube en date du 28 décembre 2009.
Le siège social est à la Mairie, 43 grande rue 10210 CHAOURCE.
(J.O. du 16 janvier 2010).

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