3 aout

LE CONCERTISTE : Michaël MATTHES

Michael Matthes a commencé ses études de piano avec Nicole Delannoy puis d’orgue au Conservatoire National de Région de Rueil-Malmaison avec Marie-Claire Alain et Susan Landale. En 1983, il entre au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe d’Odile Pierre. En même temps, il travaille l’improvisation avec Pierre Cochereau, l’analyse, l’harmonie, le contrepoint et la fugue avec Yvonne Desportes et Marcel Bitsch. Après l’obtention de plusieurs premiers prix, il se perfectionne à l’orgue auprès de Pierre Labric.

Lauréat de la Fondation G. Cziffra en 1986, il reçoit des mains mêmes du pianiste la Médaille d’Or de sa fondation en 1987. La même année, il devient le plus jeune soliste de Radio France et donne son premier récital à Notre-Dame de Paris.

Sa carrière de concertiste international commence alors, qui l’amène à participer avec passion à de prestigieux festivals (Villa Médicis à Rome, Radio France, Saint-Bertrand-de Comminges, Darmstadt) et à représenter l’école française sur les scènes internationales (États-Unis, Russie, Hongrie, Turquie et Europe). En tant que soliste, il joue et enregistre, sous la baguette des plus grands chefs, avec l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre de l’Opéra Bastille et l’Orchestre Colonne.

Au contact de Jean-Jacques Grunenwald, de Jean Langlais et d’Olivier Messiaen, sa passion pour la musique française du XXe siècle grandit au point d’orienter sa carrière. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus brillants représentants de la tradition de la grande école d’orgue française du XXe siècle fondée par Marcel Dupré. En 1991, il interprète en première mondiale, l’intégrale de l’œuvre pour orgue de Marcel Dupré en neuf concerts. Auteur de nombreux enregistrements discographiques (Deutsche Grammophon Gesellschaft, Denon, Signum Classics), il dispense régulièrement des master-classes sur le XXe siècle, en France et à l’étranger.

Aujourd’hui, Michaël Matthes est titulaire des Grandes Orgues de la Cathédrale de Troyes et professeur au Conservatoire à Rayonnement Départemental de la ville. Michaël Matthes a été fait Chevalier de l’Ordre des arts et des lettres.

Consultez le site www.michaelmatthes.com pour plus d’informations. Vous pouvez aussi y savourer des extraits musicaux.

LE PROGRAMME :

- Henry Purcell (1659-1695)
Trumpet Tune (transcription : Michael Matthes)
- Jeremiah Clarke (1674-1707)
Prince of Denmarks’s March / Trumpet Voluntary (transcription : Michael Matthes)
- Johann-Sebastian Bach (1685-1750)
Air (Ouverture en ré majeur) BWV 1068 (transcription : Michael Matthes)
- Giovanni Battista Martini (1706-1784)
Toccata (transcription : Michael Matthes)
- André Campra (1660-1744)
Rigaudon (Opéra « Idomenée ») (transcription : Michael Matthes)
- Johann-Sebastian Bach (1685-1750)
Choral (Cantate BWV 147) (transcription : Maurice Duruflé)
Largo e spiccato (Concerto en ré mineur BWV 596) (arrangement : Virgil Fox)
- Béla Bartók (1881-1945)
Danses roumaines (transcription : Michael Matthes)
- Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Aria de la Cantate BWV 208 dite « la chasse » (transcription : Virgil Fox)
- Pierre Cochereau (1924-1984)
Suite improvisée (extraits)

COMPTE-RENDU :

Michaël Matthès dont chacun connaît le talent, a mis ce dernier à la réalisation d’un programme qui accumulait les difficultés.

D’abord, et à l’usage de ceux qui croient encore que l’orgue est « de la musique d’enterrement », il a voulu montrer que l’on pouvait y jouer toutes les musiques pour peu que le souffle dans des tuyaux soit mis à contribution. Et nous avons eu droit à un festival de musique festive, ce qui n’exclut pas la profondeur et l’émotion. Ensuite que des pièces qui font partie du patrimoine culturel commun sous leur forme originale pouvaient aussi, et tout autant, parler une fois transcrites pour l’orgue.


Ce fut donc aussi un festival de transcription, puisqu’à l’exception de la dernière, de Pierre Cochereau, organiste emblématique de Notre-Dame de Paris, aucune des œuvres jouées ce soir n’était prévue pour cet instrument. Enfin, autant que faire se peut, utiliser le plus grand nombre possible de registrations. À quoi il faudrait ajouter un défi personnel : lui qui est habitué au pédalier du grand orgue de la cathédrale, s’adapter au pédalier très réduit de cet orgue français.
Ce qui nous valut un tour d’Europe auquel les organistes qui se succèdent dans ce Festival nous ont habitués. Cependant, voir apparaître en début de concert deux Anglais, Henry Purcell et Jeremiah Clarke est moins attendu ; voir surgir le Padre Martini qui en son temps, au XVIIIe siècle était assez célèbre pour que le jeune Mozart vînt s’entretenir avec lui à Bologne en Italie, ou André Campra dont le talent fut escamoté par des commanditaires qui s’accommodaient mal de son indépendance d’esprit et de l’ampleur de son talent musical ; ou encore Jean-Sébastien Bach pour l’Europe centrale, enfin Béla Bartok pour l’Europe orientale et balkanique du XXe siècle ; tout cela est beaucoup moins commun.

Au résultat, un panorama de la musique. Avec des variations de styles : marches anglaises, rigaudon français et les « six danses populaires roumaines de Hongrie ». Variations de son, entre les œuvres des XVIIe et XVIIIe siècle d’une part et celles du XXe siècle d’autre part ; entre le brillant du Grand jeu et la confidentialité de la Voix humaine. Et pour conclure par une justification du préambule : l’orgue a donné à entendre, grâce à des partitions de Jean-Sébastien Bach, aussi bien un choral d’église, qu’une transcription de concerto pour hautbois de Vivaldi effectuée par le Kantor de Leipzig, qu’une cantate profane « Mon seul plaisir est la joie de la chasse ». Musique d’enterrement ? !

Un beau programme, superbement composé et interprété de façon magistrale.
L’auditoire qui débordait de la nef dans les collatéraux, parmi lequel Jean Pouillot et Jean-Claude Mathis, ne s’y est pas trompé et a fait une ovation à Michaël Matthès.

Vous pouvez connaitre le programme de la semaine prochaine, en consultant le site à la date du 10 aout.

Ce site est géré par l’association « Les amis de l’orgue de Chaource »,
déclarée à la Préfecture de l’Aube en date du 28 décembre 2009.
Le siège social est à la Mairie, 43 grande rue 10210 CHAOURCE.
(J.O. du 16 janvier 2010).

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