15 aout

LES CONCERTISTES : Jean-Pierre GRIVEAU et Bernard PETIT-BAGNARD

À l’image de sa large formation récompensée par huit Premiers Prix, Jean-Pierre Griveau mène une carrière de musicien aux multiples facettes dont il revendique la complémentarité.
Organiste titulaire des orgues historiques de la cathédrale d’Orléans depuis 2001, il se produit régulièrement en France et à l’étranger.
Parcourant un répertoire éclectique dans « un jeu sensible et élégant », il révèle un « vrai sens de l’orgue » et de l’accompagnement : concertiste soliste, il est également musicien du culte et membre de plusieurs formations, dont les Duos avec Trompette ou Soprano.
Professeur au Conservatoire d’Orléans depuis 1998 où il a en charge la classe d’Écriture, et enseignant l’orgue dans différentes académies, Jean-Pierre Griveau est également poète, improvisateur et compositeur.

Bernard Petit-Bagnard obtient au Conservatoire d’Orléans un Premier prix de trompette, de cornet et de lecture à vue à l’unanimité, ainsi qu’un Premier prix régional de cornet.
Titulaire du Diplôme d’État, il enseigne la trompette au Conservatoire d’Olivet depuis 1982 ; il y dirige également les ateliers de jazz pour lesquels il écrit les arrangements.
Musicien éclectique se produisant au sein de diverses formations (orchestre symphonique, ensemble de cuivres, big band, salsa, New Orleans…), Bernard Petit-Bagnard parcourt avec une rare aisance les styles les plus divers, du classique au jazz.

LE PROGRAMME :

 Georg Philp Telemann (1681-1767)
Sonate en Ré Majeur (Vivace, Largo, Allegro).
 Girolamo Frescobaldi (1583-1643)
Hymne Ave Maris Stella (4 versets).
 Tomaso Albinoni (1671-1750)
Concerto [en Mib] (Grave, Allegro, Andante, Allegro).
 Michel Corette (1707-1795)
Suite pour le Magnificat [6ème ton] (Plein Jeu, Duo, Basse de trompette, Récit de Tierce, Trio, Fuga).
 Gottfried Heinrich Stölzel (1690-1749)
Concerto en Ré Majeur (Allegro, Andante, Allegro).
 Sebastian Aguilera de Heredia (1561-1627)
Tiento lleno de Primo tono.
« Salve Regina »
 Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Suite n°3 Water Music
[Menuet]
Rigaudon I & II
Menuet I & II)
[Gigue]

COMPTE-RENDU :

C’est une habitude désormais, le 15 août à Chaource a lieu un concert orgue et trompette. Certains ne viennent que pour cette occasion, ils ont tort, car tous les concerts sont excellents, mais ce peut être un début pour une plus grande assiduité.

Les deux artistes s’entendent parfaitement, et le coin de l’œil suffit pour qu’ils soient absolument synchrones. Chacun des deux instruments n’étant pas vraiment confidentiel, le moindre décalage s’entendrait. Les critiques en auront été pour leurs frais.

Entente également quant au choix des morceaux.
Adaptées à la sonorité de la trompette, ce furent des pièces brillantes écrites par Telemann et Albinoni bien entendu. L’inattendu Stötzel dont l’expressivité de son concerto pour trompette et par là même la difficulté d’exécution, rendait plus regrettable la perte de ses cinq-cents et quelques cantates fort appréciées de rats musicophages...
...et puis le très attendu Georg Friedrich Haendel dans la 3e Water Music. Elles alternaient avec des pièces pour orgue seul qui montraient à la fois le savoir-faire d’un Frescobaldi en matière de registrations, ou d’un Michel Corette qui, dans sa suite pour le Magnificat du 6e ton est capable de faire ressortir les sonorités les moins entendues de l’orgue, dont une basse de trompette en général peu utilisée ; la plus étonnante des pièces étant le Salve Regina de Sebastian Aguilera de Heredia, sous-titrée « la salade » en raison de l’entrée successive d’une foule d’instruments, comme dans une salade où des ingrédients sont ajoutés progressivement. À la fin, le mélange était relevé et goûteux.

Les connaisseurs auront remarqué que des formes musicales se mettent en place au cours du début du XVIIIe siècle, par exemple le concerto qui hésite encore entre 3 ou 4 mouvements, mais dont le rythme lent-rapide des mouvements est déjà acquis.

Et puis, un bis surprise, puisque Corinne Sertillanges s’est jointe au duo pour une pièce orgue trompette et voix. Avant-goût et incitation à venir dimanche où elle sera associée à l’orgue seul.

Les quelque 250 spectateurs-auditeurs n’ont évidemment pas regretté leur après-midi. Et ce qui enchante les Amis de l’orgue de Chaource, c’est que certains auditeurs prennent goût au Festival et reviennent plusieurs fois au cours l’été.
Leur enthousiasme aura été récompensé d’une manière tangible par la dégustation de cidre et de fromage de Chaource offert par la Municipalité et l’association organisatrice.

Dimanche prochain après le concert de Corinne Sertillanges et Jean-Pierre Griveau qui aura lieu à 17 heures comme d’habitude, ces mêmes produits du terroir permettront de réunir auditeurs et artistes.