Facéties musicales.
On ne présente plus Michaël MATTHES organiste de la Cathédrale de Troyes, on l’accueille chaleureusement par une salve d’applaudissements et on l’écoute ! Pas vraiment religieusement car la musique qu’il nous donne à entendre n’est pas spécialement de la musique sacrée mais c’est une... sacrée musique. Toccata de Muffat, Trompet Voluntary de Clarke, Water-Music de Haendel, les airs se succèdent et sonnent allègrement aux oreilles. Tiens, mais oui bien sûr, je connais cet air là. Et quand Bach vient remettre un peu de sérieux et de sérénité dans le programme, les airs sont tout autant familiers. Si de plus à la demande du facétieux présentateur (l’organiste maison Géraud Guillemot), Michaël accepte le défi de venir jouer un aria de Bach sur le petit orgue de chœur, on sourit du contraste et même si un vilain petit tuyau ose perturber un peu la performance, on apprécie. Mais Bach sur le grand orgue et Michaël à la tribune, c’est quand même autrement grandiose et éloquent. Une belle et originale improvisation a clos ce concert éminemment sympathique. Dernière facétie heureusement convenue, au cours de ce "final", Géraud Guillemot n’a pas proposé un thème pour l’improvisation mais des timbres typiques de l’orgue de Saint Jean Baptiste. Ainsi tirant les poussoirs et poussant les tirants comme un vilain petit diable, il a imposé un exercice de haut vol à Michaël MATTHES. Sourire aux lèvres l’organiste est ensuite descendu saluer le public et "petit dernier pour la route", il a offert sur le "petit orgue" un dernier... "petit morceau" savamment choisi pour que le vilain "petit tuyau" ne se fasse plus entendre. LE CONCERTISTE : Michaël MATTHES Michael Matthes a commencé ses études de piano avec Nicole Delannoy puis d’orgue au Conservatoire National de Région de Rueil-Malmaison avec Marie-Claire Alain et Susan Landale. En 1983, il entre au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe d’Odile Pierre. En même temps, il travaille l’improvisation avec Pierre Cochereau, l’analyse, l’harmonie, le contrepoint et la fugue avec Yvonne Desportes et Marcel Bitsch. Après l’obtention de plusieurs premiers prix, il se perfectionne à l’orgue auprès de Pierre Labric. Lauréat de la Fondation G. Cziffra en 1986, il reçoit des mains mêmes du pianiste la Médaille d’Or de sa fondation en 1987. La même année, il devient le plus jeune soliste de Radio France et donne son premier récital à Notre-Dame de Paris. Sa carrière de concertiste international commence alors, qui l’amène à participer avec passion à de prestigieux festivals (Villa Médicis à Rome, Radio France, Saint-Bertrand-de Comminges, Darmstadt) et à représenter l’école française sur les scènes internationales (États-Unis, Russie, Hongrie, Turquie et Europe). En tant que soliste, il joue et enregistre, sous la baguette des plus grands chefs, avec l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre de l’Opéra Bastille et l’Orchestre Colonne. Au contact de Jean-Jacques Grunenwald, de Jean Langlais et d’Olivier Messiaen, sa passion pour la musique française du XXe siècle grandit au point d’orienter sa carrière. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus brillants représentants de la tradition de la grande école d’orgue française du XXe siècle fondée par Marcel Dupré. En 1991, il interprète en première mondiale, l’intégrale de l’œuvre pour orgue de Marcel Dupré en neuf concerts. Auteur de nombreux enregistrements discographiques (Deutsche Grammophon Gesellschaft, Denon, Signum Classics), il dispense régulièrement des master-classes sur le XXe siècle, en France et à l’étranger. Aujourd’hui, Michaël Matthes est titulaire des Grandes Orgues de la Cathédrale de Troyes et professeur au Conservatoire à Rayonnement Départemental de la ville. Michaël Matthes à la tribune de Chaource en 2014.Consultez le site www.michaelmatthes.com pour plus d’informations. Vous pouvez aussi y savourer des extraits musicaux. Le programme 2015
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