18 aout et Notes de concert

LES CONCERTISTES : Jean-Pierre GRIVEAU et Corinne SERTILLANGES

Tous deux professeurs au Conservatoire d’Orléans depuis 1998, enseignant respectivement l’écriture et le chant, Jean-Pierre Griveau et Corinne Sertillanges décident en 2011 de prolonger dans une vraie collaboration amicale et musicale les rares prestations ponctuelles qui les avaient réunis jusqu’alors.

Et cette ambition s’appuie tout naturellement sur leurs parcours complémentaires : avant de choisir le chant, Corinne Sertillanges a d’abord suivi un cursus instrumental ; elle a notamment obtenu son diplôme de fin d’études de piano ; au-delà de l’étude du chant, Jean-Pierre Griveau est toujours resté très attaché à l’art vocal, particulièrement dans la pratique chorale et la direction de chœurs.

Leurs expériences individuelles se rencontrent donc au cœur d’un répertoire inépuisable, qu’ils entendent parcourir vers tous les horizons…

Et le succès de leurs premiers concerts en témoigne déjà : au service d’un programme original et varié, leur complicité se nourrit de la rigueur et la sensibilité dont ils ont toujours fait preuve par ailleurs.

Consultez le site www.jeanpierregriveau.com pour plus d’informations. Vous pouvez aussi y savourer des extraits musicaux.

LE PROGRAMME : « l’Europe baroque »

- André Campra (1660-1744)
Motet du Psaume 150
- Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Air de Télaïre (de Castor et Pollux)
[Grand-orgue et soprano]
- Pablo Bruna (1611-1679)
Tiento lleno de 6° tono
[Grand-orgue]
- Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Laudate Dominum (des Vêpres solennelles K339)
- Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Excelsus super omnes (du Psaume Laudate pueri Dominum)
[Grand-orgue et soprano]
- Jean-Pierre Griveau
Petite suite française improvisée
[Grand-orgue]
- Henry Purcell (1659-1695)
Mort de Didon : récitatif, air, chœur (de Didon et Enée)
Air "Hark ! The ech´ing air" (de Fairy Queen)
[Grand-orgue et soprano]
- Jan Peterson Sweelinck (1562-1621)
Fantaisie en écho (mode ionien)
[Grand-orgue]
- Giulio Caccini (1551-1618
Aria "Amor, io parto"
- Paolo Lorenzani (1640-1713)
Motet "Peccavi super numerum"
- Antonio Vivaldi (1678-1741)
Air "Quoniam tu solus sanctus" du Gloria RV588
[Orgue positif et soprano]

COMPTE-RENDU

Jean-Pierre Griveau organiste et Corinne Sertillanges soprano ont fait montre de leurs talents respectifs. L’un et l’autre associés ou au Grand orgue seul ont exprimé nombre de facettes de l’Europe baroque qui était le thème de leur prestation. À chaque fois, que ce soit dans un Motet d’André Campra, ou un air extrait de Castor et Pollux de Rameau, leurs interprétations étaient sûres, nuancées et dynamiques.

Avec l’interprétation du « Laudemus Dominum » extrait des Vêpres solennelles pour un Confesseur de Mozart, toutes les nuances du texte tant littéraire que musical étaient sublimées par une voix d’une grande souplesse et un toucher de clavier très fin. Les auditeurs ont alors compris qu’ils se souviendraient de cette journée.
Le meilleur était encore à venir.
D’abord, ce fut Jean-Pierre Griveau qui donnait, sur un thème marial une « Petite suite française » improvisée. Un cadre obligé donc, mais quelle liberté dans l’invention et quelle puissance dans l’interprétation.

Puis la fin de l’opéra d’Henry Purcell « Didon et Enée ». L’un et l’autre ont donné de la « Mort de Didon » une interprétation bouleversante. La voix de Didon abandonnée exprimant une véritable déprise de la vie, l’orgue prolongeant ensuite la voix par un air et un chœur se terminant par un pianississimo qui se fondait dans le silence. Nous étions bien là dans ce que demandait Purcell, non pas « Ah, je meurs de tristesse ! » que l’on entend trop souvent, mais bien, au sens propre un anéantissement. Bouleversant ! et lacrymal.

Cette interprétation justifiait à elle seule la présence au concert. Le nouveau clavier a permis à l’organiste de faire partager cette musique de l’âme ; un investissement dont les auditeurs ont pu saisir l’importance artistique.



Enfin, Jean-Pierre Griveau et Corinne Sertillanges abandonnaient la tribune. À la croisée de transept, utilisant le positif de Géraud Guillemot, face au public, le ton de la voix et de l’instrument se fondant, ils ont interprété trois œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles ; par le déchirement du cœur ou l’exaltation de la foi, les deux interprètes ont fait une nouvelle démonstration de leur art.


Le public, transporté, a exigé et obtenu un bis, ce fut un « Ave Maria » de Cherubini à la fois brillant et intériorisé. Et les auditeurs ont parfaitement compris que l’effort physique et de concentration des artistes avait été tel qu’ils ne pouvaient offrir plus… ils avaient déjà tant donné à partager ! Merci.

Ce site est géré par l’association « Les amis de l’orgue de Chaource »,
déclarée à la Préfecture de l’Aube en date du 28 décembre 2009.
Le siège social est à la Mairie, 43 grande rue 10210 CHAOURCE.
(J.O. du 16 janvier 2010).

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