LES CONCERTISTES : Alex GAI et Ai YOSHIDAAlex Gai et son épouse Ai Yoshida ont fondé en 2006 leur « Duo d’orgue », consacré à la musique d’orgue à 4 mains, à 2 orgues, et orgue et clavecin. Ils ont été invités à divers festivals internationaux en Europe et au Japon. Ils ont enregistré un CD « Orgue Duo » (musique pour orgue à 4 mains). Alex Gai a obtenu un premier prix d’orgue à Padoue. Il s’est spécialisé dans la musique baroque à l’Académie internationale de musique de Milan et au clavecin au Conservatoire de Vicence. Il a étudié avec Roger Livieri, Lorenzo Ghielmi et Patrizia Marisaldi. Il a obtenu le prix « G. Giarda » de Rome et le 3e prix au Ve concours international d’orgue Gaetano Callido de Borca di Cadore. Il a été organiste de 1992 à 2005 à l’église archiépiscopale de Cordignano, son pays natal. Sa passion pour l’orgue l’a amené à approfondir les aspects techniques de cet instrument et depuis 2004 il travaille aussi à la construction d’orgues. Alex Gai donne des concerts en Italie et dans divers pays d’Europe ainsi qu’au Japon. Ai Yoshida est née à Tokyo. Après avoir obtenu un diplôme d’orgue, elle s’est perfectionnée à la Musikhochschule de Lübeck en Allemagne où elle a obtenu le diplôme de soliste avec le grade le plus élevé. Elle a étudié l’orgue avec T. Fujieda, M. Haselböck, L. Ghielmi et a suivi plusieurs cours avec des artistes européens. Elle a tenu des concerts comme soliste lors de nombreux festivals d’orgue internationaux dans toute l’Europe, aux États-Unis et au Japon. Elle a été demandée comme interprète de musique de chambre et a collaboré avec plusieurs orchestres et chœurs. Lauréate des concours internationaux d’orgue de Maastricht en 1996 et de Lausanne en 2002, Ai Yoshida a occupé le poste d’organiste titulaire à la “Morioka Civic Cultural Hall” au Japon de 2002 à 2006. L’album « Bach et l’Italie » (2010 Waon records) enregistré à l’orgue « Zeni » dans l’église Saint-Joseph de Bolzano, a reçu plusieurs prix de la critique musicale. Pour plus d’informations, consultez leur site : www.aialexorgano4mani.com LE PROGRAMME :
COMPTE-RENDUCe 16 août, un concert rare, auquel assista un public de vrais connaisseurs, concert pour orgue à quatre mains, soit que les œuvres soient telles d’origine, soit qu’elles aient été le résultat de transcriptions. On peut penser qu’ « à quatre mains, c’est plus facile ! ». Erreur la plus complète, car Ai Yoshida et Alex Gai recherchent la difficulté en interprétant des œuvres qui apparaissent rarement au répertoire tant elles sont d’exécution complexe. Ainsi, dans la Sonate « La Leona » de Cesario Gussago les interprètes doivent jouer chacun sur un clavier, les mains étant ainsi superposées, ce qui représente une parfaite maîtrise de cette exécution simultanée et complémentaire. Ou bien dans la Toccata d’Aurelio Borelli surnommée « Cleopatra » où les interventions musicales de l’un et de l’autre se succèdent en écaille, reprenant les techniques de composition utilisées pour la musique de chambre. Morceau de bravoure, la Sonate en fa majeur de Johann Christian Bach avec son allegro commençant sur un rythme de marche et le rondo se terminant dans des accords qui évoquent l’opéra. Difficulté extrême également avec un Andante et variation de Mozart qui avait été composé pour orgue mécanique… il ne fallait pas moins de quatre mains pour remplacer le rouleau et jouer avec expression des variations alternant vivacité et lenteur. Les deux dernières pièces, de Giovanni Morandi et John Marsh nous amenaient dans le XIXe siècle qui voulait être étonné. Les auditeurs de l’époque l’ont certainement été, et nous le sommes toujours dans le premier qui fait utiliser le « bâton à orage » qui permet de faire tonner tout le pédalier ; ou bien par le côté très allant, voire pompier du second, John Philip Souza n’est pas très loin ! C’est Alex Gai qui, avait interprété seul l’œuvre de Morandi. Quant à Ai Yoshida, c’est en solo qu’elle avait interprété la « suite du second ton » de Jean Adam Guilain qui lui a permis de montrer toute sa sensibilité dans cette partition de caractère si français du début du XVIII° siècle. Les auditeurs-spectateurs avaient évidemment réclamé un bis. Ils ont bien fait. Il leur a été offert un « Divertimento martiale » du Padre David da Bergamo, compositeur du XIXe siècle, dont la tonicité et le sens de la plaisanterie est tout indiqué pour regonfler le moral si besoin en est. Ce fut une excellente prestation offerte avec gentillesse et virtuosité par ce jeune couple extrêmement sympathique. |