26 AOUT 2012 - PAUL BREISCH LE CLAP DE FIN Paul Breisch était annoncé au festival 2011. Il avait été empêché, mais nous avait promis son retour. C’est dire qu’il était attendu, et la nef bien faite du XVIe siècle s’est retrouvée bien pleine ce 26 aout. Jean-Marie Meignien qui a conduit la restauration de l’orgue et son sauvetage en 1976 était parmi les 130 auditeurs comptés à l’entrée. Il se réjouit de la poursuite des travaux engagés cette année pour entretenir l’orgue et le conforter dans son caractère historique. De nombreux touristes venus pour admirer la statuaire de l’église, surpris par le concert, se sont attardés un moment en appréciant la projection sur l’écran. Le programme du concert était dédié à la danse ; de quoi conclure dans une ambiance festive ce 3e festival d’orgue de Chaource. Des danses bien sages, qu’on se rassure ; l’église n’était pas transformée en salle de bal, et les gigues, ballets, menuets et bergamasques ont été ponctuées par la gravité d’une pastorale de Bach et l’offertoire grandiose d’une messe de Couperin. On peut d’ailleurs imaginer que cette pièce fut l’une des premières œuvres interprétées sur l’orgue de l’abbaye de Montiéramey en 1696. Un écho sur le même instrument en 2012. Il fallait voir les chiens dresser l’oreille aux changements de jeux : un spectacle dans le spectacle…
Peu d’enfants pour ce concert de rentrée des classes, et celui qui s’est installé sur le banc pour le bis final avait l’air de bien connaitre le monsieur qui jouait.
Parmi le public qui a longuement applaudi à la fin du concert, il y avait même quelques fans de Paul Breisch venus tout exprès du Luxembourg. Le festival s’est terminé par un pot de clôture offert au public. Il ne reste plus aux gentils organisateurs qu’à éponger la fatigue pour être en pleine forme pour le festival 2013. 12 AOUT 2012 - AI YOSHIDA et ALEX GAI Du haut de l’orgue de Chaource, 3 siècles de musique essentiellement italienne ont résonné dans la nef. L’interprétation par ordre chronologique a mis en évidence une montée vers la puissance et la sophistication de la composition, une sorte de passage de la musique de chambre à l’orchestre symphonique qui a merveilleusement mis en valeur les ressources de l’orgue et le talent des interprètes. La bataille de Bernardo Storace a remis en service le bâton à tonnerre qui a fait merveille pour rythmer la bataille et faire vibrer l’église. Avec John Stanley, l’orgue prenait les reflets brillants de la musique de Haendel, puis l’aspect festif du concert était renforcé par Johann Christoph Friedrich Bach, qui a baigné dans la musique italienne à ses débuts à la cour de Bückeburg. Par leur aspect ludique, les variations sur le thème de « Ah, vous dirai-je, maman » ont été particulièrement appréciées. Avec le bis nous avons retrouvé le Padre Davide da Bergamo et sa musique toujours surprenante par ses allures de fête foraine : un dernier tour de manège avant de se séparer… Environ 160 personnes ont assisté au concert donné par Alex Gai et Ai Yoshida : nouveau record de la saison. La projection vidéo a été particulièrement appréciée pour constater le jeu à 4 mains, pour admirer les alternances et les déplacements d’un concert minutieusement réglé. Le public était ravi et a longuement félicité Ai et Alex à leur descente de l’orgue ; les poignées de mains se sont prolongées le lendemain, nos concertistes étant reconnus sur le marché de Chaource. Record aussi pour le nombre d’enfants à la tribune.
Une belle file d’attente attendait sagement que vienne enfin le bis, ce Sésame qui déclenche l’ouverture de la porte vers la montée au mystère, vers la découverte et le privilège de voir les organistes et l’instrument, de voir de haut les adultes dans l’église. Et quel bonheur de poser (aussi discrètement que possible) le pied sur le pédalier ! Le Padre da Bergamo se serait sans doute amusé de ces accords supplémentaires et les aurait appréciés. 5 AOUT 2012 - GIOVANNIMARIA PERRUCCI Giovannimaria Perrucci nous a entrainés dans un voyage en Italie : le programme qu’il avait conçu était dédié dans sa quasi-totalité à la musique de son pays, avec Frescobaldi, Storace, Corelli, et encore Corelli repris par Jean Sébastien Bach dans une fugue, avant de retrouver le grand compositeur dans une aria « alla maniera italiana ». Le public écoutant les explications de Géraud Guillemot. C’est un paysage nouveau qui était offert à la découverte, avec des compositions sans pédalier. Là encore, l’image vidéo était bien utile pour comprendre pourquoi le concert avait des sonorités si intimistes. C’est la palette d’un quatuor de musique de chambre qui surprenait, plus habitués que nous sommes à l’éventail des instruments de l’orchestre symphonique. Pas d’enfants sages, hélas, en photo cette semaine. Le public fut néanmoins chaleureux, et avec 130 spectateurs, le record d’affluence est battu pour ce festival.
L’orgue s’était paré de ses plus belles couleurs pour accueillir Giovannimaria Perrucci pour ce premier concert d’aout. Séduit par les sonorités de l’instrument et par sa beauté, étonné par les trésors de l’église de Chaource, Giovannimaria nous a promis de revenir avec ses élèves. Rendez-vous est pris !
29 JUILLET 2012 - PASCALE ROUET Il y a 32 ans, une jeune élève de Jean-Pierre Leguay donnait un de ses premiers concerts à Chaource. Pascale Rouet prenait ainsi contact avec notre orgue historique. Elle a gardé le compte-rendu paru dans la presse locale. C’est cet article qui a été projeté sur l’écran pour ouvrir la présentation du concert : clin d’œil amical et nostalgique de retrouvailles. Depuis, la passion ne l’a pas quittée. Il fallait que quelqu’un ose…, et c’est Pascale Rouet qui a relevé le défi : consacrer la moitié du concert à des œuvres contemporaines, ce n’était pas gagné d’avance, ni pour la cohabitation avec l’instrument de Louis Le Bé, ni pour les oreilles des auditeurs habitués à un autre répertoire. En ce qui concerne la confrontation des époques et des sonorités, Pascale Rouet nous a confié que les œuvres contemporaines interprétées ce dimanche sont écrites pour des instruments à tempérament inégal. Nous retenons la modestie du propos sans être persuadés qu’il n’y a pas quelque prouesse à jeter un pont entre les 4 siècles qui séparent l’instrument et les partitions.
C’est une autre gageüre réussie que d’avoir amadoué les auditeurs a priori dubitatifs à la lecture du programme. Avec beaucoup de pédagogie, Pascale Rouet a fait alterner les pièces anciennes et contemporaines, parfois en les enchainant pour mettre en évidence la continuité des harmonies par delà les différences de langages. Les 103 spectateurs présents (le compteur de Jean-Claude en atteste) étaient ravis de cet original concert de découvertes. La rencontre s’est achevée sur une note d’humour avec le bis (My lady careys dompe). Pour cette pièce, Pascale Rouet aurait aimé utiliser un jeu de rossignol ; mais Louis Le Bé n’en avait pas prévu. Notre concertiste connaissait la lacune de l’instrument et avait apporté des sifflets à eau, jouets merveilleux de notre enfance. Et elle a trouvé sans peine des volontaires pour l’aider à interpréter l’œuvre. Que d’efforts et de concentration pour ces jeunes élèves ! Nous avons bien noté la suggestion de Pascale Rouet de profiter du relevage pour ajouter un jeu de rossignol, ce qui ne dénaturerait pas la composition de l’instrument. À suivre… 22 JUILLET 2012 - DENIS BORDAGE C’est un concert de haute voltige que Denis Bordage a offert à la quasi centaine d’auditeurs qui, malgré le soleil retrouvé, ont fait le choix de la lumière tamisée de Saint-Jean-Baptiste. Le programme que Denis Bordage a conçu pour ce 4e concert a merveilleusement mis en valeur la dextérité du concertiste et son habileté à déjouer les pièges des partitions et la rudesse des claviers de l’orgue. Un programme qui nous a conduits par degrés de la solennité du Veni Creator de Titelouze aux flonflons de l’Offertoire conçu par le Padre Davide da Bergamo. Avec Correa de Arauxo nous était livré un abime de mélancolie ponctué de percées d’espérance. Puis, Denis Bordage a présenté une prouesse de composition et d’interprétation avec un extrait de l’Art de la fugue de J.S. Bach, conçu à la manière d’un palindrome. Avec Byrd, le concert évoluait vers une composition plus légère et glorieuse à la fois. S’il est une pièce pour laquelle la retransmission vidéo fut appréciée, c’est bien le Noël de Dacquin. Voir l’artiste jongler entre ses trois claviers et le pédalier est incontestablement un élément qui permet de mieux en apprécier la virtuosité et qui met en valeur le génie du compositeur. Avec les 5 mouvements d’une pièce de Du Mage, Denis Bordage nous a offert un éventail des possibilités de l’orgue, un feu d’artifice à la gloire de Louis Le Bé. Le Padre Davide de Bergame avait manifestement une conception joyeuse de la religion ; en témoigne cet Offertoire particulièrement joyeux, à l’atmosphère de fête foraine qui a conclu le concert. Et la tradition a été respectée : on vient en famille aux concerts de Chaource, et les enfants sont récompensés de leur patience en prenant place au côté de l’interprète pour le bis final. 15 JUILLET 2012 - MICHAL NOVENKO Avant de rejoindre l’Espagne pour une série de concerts (et quelques jours de vacances), Michal Novenko a bien voulu faire un petit détour par Chaource. Ce fut un grand moment. Nous avons retrouvé l’artiste qui nous avait enthousiasmés l’an dernier au début du 2e festival. Michal a fait une démonstration de précision et de nuances, autant à l’aise dans le récit épique d’une bataille espagnole que dans l’atmosphère recueillie d’une messe de Couperin. Grâce à la vidéo, les auditeurs-spectateurs ont pu apprécier l’élégance du jeu de Michal Novenko, qui joint la fluidité à l’efficacité. Des qualités qui se sont particulièrement exprimées dans une improvisation dense et brillante de la Marseillaise tour à tour romantique, nostalgique et vigoureuse. Environ 125 personnes ont assisté au concert, auxquelles il faut ajouter les nombreux visiteurs de l’église, surpris par la musique et qui s’asseyaient quelques minutes entre Mise au tombeau et Retable de la Passion. On vient en famille aux concerts de Chaource. Le plus jeune auditeur semble avoir apprécié les sonorités de l’orgue. Les applaudissements ont été particulièrement chaleureux, plébiscitant une nouvelle rencontre de Michal Novenko et de Louis Le Bé. 8 JUILLET 2012 - GÉRAUD GUILLEMOT Manifestement, c’est un concert à la gloire de Louis Le Bé qu’il nous a été donné d’entendre ce dimanche. Géraud Guillemot avait conçu un programme pour mettre en valeur les sonorités si particulières de l’orgue de Chaource. La flûte, la voix humaine, le cromorne ont eu droit à tous les honneurs. Quelques clins d’œil ont émaillé le programme : des morceaux à la demande, particulièrement appréciés des commanditaires. Géraud Guillemot connait son orgue sur le bout des doigts. Il a su en déjouer les pièges, l’apprivoiser, s’en faire un complice. Son ambition était de nous en faire connaitre le maximum de possibilités au cours d’un tour de l’orgue pédagogique. Pari réussi, et au fil des concerts et des explications répétées et précisées, le public du festival devient peu à peu un public averti. Et ce public connaisseur n’a pas seulement apprécié l’œuvre de Louis Le Bé et le choix des morceaux, mais aussi la virtuosité de l’organiste titulaire de Saint-Jean-Baptiste. Qu’on ne nous accuse pas de parti pris et de flagornerie : les applaudissements nourris de la centaine d’auditeurs présents étaient la preuve de cette reconnaissance. Miracle toujours renouvelé, les concerts sont l’occasion de déplacements en famille. Les enfants, privilège habituel, sont montés à la tribune pour le bis final. Nous remercions RCF qui nous a consacré une émission de 25 minutes le 6 juillet. Cette émission peut être écoutée encore quelque temps sur les archives de la station. Les Amis de l’orgue de Chaource ont financé un nouveau branchement des projecteurs qui illuminent l’orgue. Ainsi, les câbles disgracieux tendus dans la nef ont disparu, ce qui évitera aux photographes l’emploi d’un logiciel de retouche… Une pensée pour Alain Meunier qu’un petit ennui de santé a retenu pour ce concert. Nous lui souhaitons un rapide rétablissement et nous comptons sur lui pour assurer la retransmission vidéo du concert de Michal Novenko. 1er JUILLET 2012 - HAYO BOEREMA Une dame m’a dit : « Il est beau comme un ange. » Mais en a-t-il la voix ? Nous le saurons au cours d’un autre festival. Une toux obstinée a empêché Robert Brouwer de se produire ce dimanche. Les quelques privilégiés qui ont eu un aperçu de ses possibilités au cours des répétitions le regrettent vraiment, d’autant que c’était la première fois que le festival proposait ce duo orgue et baryton. Hayo Boerema a ouvert le 3e festival de main de virtuose. Près d’une centaine d’auditeurs avaient fait le déplacement, venus de tout le département et de l’Yonne. Le tour d’Europe qui composait son concert fut un régal de sonorités et de saveurs typées, la vigueur et le rythme espagnols en constituaient l’apogée. Lot de consolation pour la défection de Robert Brouwer, c’est une pièce de Bach pour orgue français que Hayo interpréta pour compléter le programme. Une longue ovation a suivi une improvisation aux sonorités contemporaines qui est venue en conclusion du concert. Hayo a jugé notre orgue « inspirant », et il a évoqué un retour à Chaource, avec quelques-uns de ses élèves. Bien volontiers, et avec impatience... C’est maintenant une tradition et une particularité : Géraud Guillemot a une volonté pédagoqique. L’écran qui permet d’apprécier le jeu du musicien sert aussi à illustrer les propos introductifs présentant le compositeur et l’œuvre. Tradition encore, et ô combien plaisante, les concerts sont l’occasion d’une sortie familiale. Les enfants ont eu le privilège de s’approcher au plus près de Hayo Boerema pendant le bis. Des regards pleins d’admiration et de respect. JEUDI 17 AU SAMEDI 20 MAI 2012 Ce fut une bonne idée que ce "jour de l’orgue" (annoncé dans la rubrique Sur l’agenda). Grâce à Géraud Guillemot, la journée prévue a duré 4 jours, durant lesquels Chaource a été un point d’attrait touristique, une fois de plus. Ce sont environ 130 visiteurs qui ont profité de cette opportunité de monter à la tribune pour découvrir l’esthétique de notre orgue historique, pour en comprendre le fonctionnement. Beaucoup de Troyens ont été attirés par l’article paru dans la presse locale. Des touristes de passage, dont beaucoup d’Allemands, ont été heureusement surpris. On est aussi venu en famille. À noter la présence de beaucoup de nos festivaliers (une trentaine !), frustrés d’avoir vu les enfants monter au plus près des claviers à la fin de nos concerts et qui étaient bien envieux de ce privilège du jeune âge .... À refaire ! 9 DÉCEMBRE 2011 - TROMPES ET ORGUE
C’était donc la dernière manifestation de l’année 2011. 220 personnes ont bravé le froid et la traversée de la forêt giboyeuse pour faire l’expérience de l’union des sonorités de l’orgue et des trompes de chasse. Bien sûr, on dit que la chaleur monte... Là-haut sur le buffet, Géraud Guillemot n’en était pas persuadé. Un grand merci à lui, d’avoir tenté l’impossible.
Nous avions pris soin de ne pas donner à cette soirée le nom de concert, mais bien celui de répétition publique. D’une part, Géraud Guillemot et les sonneurs n’ont pas l’habitude de jouer ensemble et leurs répertoires respectifs ont peu de points communs. D’autre part, les évènements ont justifié notre prudence : le poumon unique de l’orgue ne pouvait pas rivaliser avec les 18 poumons des sonneurs et surtout Louis Le Bé n’aime pas le froid. Sa vieille mécanique souffre de rhumatismes. Le matin même Géraud Guillemot, en chiropraticien averti, essayait de lui redonner quelque souplesse. Ce ne fut qu’un sursis, les articulations du positif ont coincé au milieu du concert. Les sonneurs de trompes de chasse n’ont pu que terminer le spectacle seuls. Néanmoins, les nombreux chasseurs présents dans le public ont trouvé leur plaisir à la démonstration de puissance festive de la compagnie "les Échos de la Haute Seine" et aux explications détaillées de Véronique, voix off cachée derrière la grille du chœur, qui a précisément expliqué les raisons des divers morceaux de cette musique traditionnelle liée aux péripéties d’une journée de chasse à courre. Nous remercions Intermarché de Troyes et Saint-Julien qui est notre premier mécène déclaré du festival 2012. Un exemple à suivre... 4 SEPTEMBRE 2011 - GÉRAUD GUILLEMOT C’est à une prouesse de concentration que s’est livré Géraud Guillemot pour le concert de clôture du festival. Du micro aux claviers, Géraud Guillemot a maitrisé le spectacle de bout en bout, présentant les compositeurs et introduisant les œuvres, juste avant de les interpréter avec passion. Le fil conducteur de ce concert aura été la variété, et le souci pédagogique de démontrer les possibilités et les particularités de l’orgue de Chaource. Pour cela, Géraud Guillemot a fait appel à des compositeurs des XVIe et XVIIe siècles, habituels compagnons du festival, dont une importante participation espagnole. Près de 80 auditeurs sont venus écouter ce dernier concert : quelques mélomanes avertis comme ces auditeurs venus tout exprès d’Auxerre pour savourer les sonorités si caractéristiques de l’orgue de Chaource, mais aussi des nouveaux venus qui découvraient l’orgue, et de nombreux habitués, séduits tout autant par la qualité des concerts que par le souci de les rendre populaires. « Nous qui ne sommes pas des "spécialistes" de la musique pour orgue, commençons à en ressentir, sinon toutes, du moins quelques nuances et à en apprécier toute la diversité, ce qui n’est pas évident pour le profane. » Ce dernier concert a fait l’objet de deux prises de son : pendant les répétitions et pendant le concert public. Dès que le CD sera disponible, les adhérents en seront avertis et l’information sera publiée sur le site. Le Veni creator de Grigny, qui devient peu à peu l’hymne de Chaource, était offert en bis. Belle fin de festival avec un brin de nostalgie. Vive le festival 2012. 28 AOUT 2011 - BERNARD PETIT-BAGNARD ET JEAN-PIERRE GRIVEAU Un nouveau succès pour Jean-Pierre Griveau et Bernard Petit-Bagnard : 155 spectateurs sont venus les voir (ou revoir) et les écouter dans le cadre de l’église Saint-Jean-Baptiste. Un public nombreux qui réjouit aussi les organisateurs par sa diversité : toutes les tranches d’âges, des mélomanes avertis, des curieux qui découvrent l’orgue, et beaucoup de Chaourçois qui, au fil des concerts, se réapproprient leur orgue. Le président des Amis de l’orgue de Saint-Brieuc, de passage dans l’Aube, était dans l’assistance. Il a été ravi de la prestation de nos deux invités. On peut parier que Bernard Petit-Bagnard et Jean-Pierre Griveau seront à l’affiche d’un prochain concert dans les Côtes-d’Armor. Les œuvres qu’ils avaient choisi d’interpréter étaient tirées d’un répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles. Elles étaient donc contemporaines de la conception de l’orgue historique. Elles répondaient aussi parfaitement à l’attente du public, la trompette et l’orgue s’épaulant et se mettant mutuellement en valeur dans un jeu de juxtapositions et d’alternances. L’émotion et le plaisir étaient palpables dans le public. Jean-Pierre Griveau et Bernard Petit-Bagnard ont été remerciés par de longs applaudissements. En retour, ils ont offert un bis tout à fait surprenant. Mis au défi par Géraud Guillemot d’improviser sur le thème de Frère Jacques, ils ont donné toute la mesure de leur talent au cours d’une démonstration de virtuosité festive, avec un final tout en souplesse...
21 AOUT 2011 - ÉRIC DALEST Avant de rejoindre Bremen et de donner une série de concerts dans le nord de l’Allemagne, Éric Dalest a eu l’heureuse idée de s’arrêter à Chaource. Environ 80 auditeurs ont bravé le soleil et la canicule pour le rejoindre dans la fraicheur de Saint-Jean-Baptiste. Quiconque associe l’orgue à un répertoire uniquement sacré, à une musique toujours solennelle, à des sentiments forcément compassés, qui estime finalement que l’orgue ne peut être qu’ennuyeux, aurait dû venir à Chaource ce 21 aout. L’orgue tricentenaire avait un air de jeunesse, parfois un peu farceur : il était accordé au tempérament méridional d’Éric Dalest. Félix Auger et sa messe aux allures de flonflons, Le beau Danube bleu de Johann Strauss ont été les moments marquants d’un programme justement intitulé "l’orgue festif". Ce qui n’excluait pas la délicatesse et le chatoiement, comme dans la toccata de Froberger ou le Coucou de Daquin. Le public a particulièrement prisé le talent d’improvisateur d’Éric Dalest . Avec cet artiste, jouer de l’orgue prend tout son sens de plaisir et d’amusement. Le public a exprimé par ses ovations que la joie était partagée. C’est devenu une habitude, l’orgue est l’occasion d’une sortie familiale et les enfants étaient aussi de la fête. La projection vidéo et la possibilité de joindre l’image à l’écoute favorisent l’approche de l’orgue par tous les publics. Nul ne se plaindra que la technique de notre époque se mette au service de notre monument historique pour mieux le faire connaitre, pour l’apprécier davantage. 14 AOUT 2011 - AMI HOYANO « La plus belle musique qui puisse sortir d’un buffet est toujours celle qui inspira le constructeur. » (Jean-Marie Meignien) Il s’agissait même d’un accord parfait pour ce 8e concert du festival : l’instrument, le programme, l’interprète ont charmé l’auditoire, et Ami Hoyano a été longuement applaudie à la fin d’un concert tout en finesse et subtilité. Le public était venu particulièrement nombreux ; le festival monte en puissance et gagne en notoriété. Près de 200 auditeurs étaient rassemblés pour partager un moment de bonheur. Nous avons eu la joie de reconnaitre dans l’assistance Jean-Marie Meignien, artisan de la renaissance de l’orgue en 1976, accompagné de Laurent Plet, facteur d’orgue, qui procède régulièrement à l’accord de l’orgue de Chaource. La présence relativement nombreuse d’enfants et d’ados devient aussi une constante du festival. C’est un fait particulièrement réjouissant pour les musiciens et pour les Amis de l’orgue de Chaource. 7 AOUT 2011 - JEAN-MICHEL LASSAUGE Plus de 100 auditeurs ont savouré un voyage guidé par Jean-Michel Lassauge dans un répertoire étendu, allant du XVIe siècle à la naissance du XIXe, illustrant l’évolution de la musique organistique, de ses formes et de ses intentions. Très majoritairement, le public apprécie de suivre sur l’écran le jeu de l’artiste. Beaucoup de spectateurs voient pour la première fois des interprétations qu’ils n’avaient qu’entendues et apprécient la difficulté de l’instrument. C’est devenu une tradition : les enfants sont des privilégiés. Ils ont le droit de monter à la tribune pour le "bis". Jean-Michel Lassauge a même eu la gentillesse de partager son banc avec une admiratrice. Il était sans doute à l’étroit, mais les yeux qui brillaient compensaient l’inconfort de l’interprétation.
31 JUILLET 2011 - D’ARCY TRINKWON Un public nombreux (près de 90 auditeurs), malgré la période de transition des vacances, a apprécié la virtuosité du concertiste D’Arcy Trinkwon. Le programme était en parfait accord chronologique avec notre orgue historique, puisque la Messe des paroisses de Couperin en était le moment essentiel. Cette composition est moins connue que la Messe des couvents, et a été une découverte intéressante pour beaucoup d’auditeurs. Les bis que D’Arcy Trinwon a eu la gentillesse d’offrir au public ont présenté un contraste saisissant avec la solennité du programme. Ce fut d’abord une pièce où l’utilisation du « bâton à tonnerre » a fait vibrer et résonner l’orgue et l’église avec une intensité inhabituelle (peut-être limitée par la capacité de la soufflerie). Et D’Arcy Trinkwon a conclu sa prestation par une courte pièce évoquant les cors de chasse, pour le plus grand plaisir des enfants qui ont été autorisés à monter à la tribune pour voir "en vrai" le musicien et l’instrument. Ce concert a été l’occasion d’une innovation : grâce à l’apport technique d’Alain Meunier, les auditeurs ont pu aussi devenir spectateurs. Une caméra dans la tribune transmettait l’image du concertiste sur un écran placé à l’entrée du chœur. Si la musique y perd peut-être un peu de son mystère et de son intériorité, ce dispositif a permis à beaucoup de découvrir le travail du concertiste, sa précision, sa complexité et sa puissance. 24 JUILLET 2011 - JEAN-PIERRE GRIVEAU et BERNARD PETIT-BAGNARD Ils ont fait nef comble. De mémoire de Chaourçois, tous les records sont pulvérisés. 175 auditeurs ont assisté à un concert éblouissant de baroque chatoyant. Que du bonheur ! C’est sûr, au cours d’un prochain festival, nous inviterons à nouveau Jean-Pierre Griveau et Bernard Petit-Bagnard. Nous avons eu le plaisir de reconnaitre dans l’assistance Kinue Aota. Elle avait terminé sa tournée de concerts en France et elle a eu la gentillesse de passer par Chaource avant de prendre son avion pour le Japon. 17 JUILLET 2011 - FLORENCE ROUSSEAU et LOIC GEORGEAULT Florence Rousseau et Loïc Georgeault ont donné un concert tout en douceur et délicatesse. Plus de 120 auditeurs sont tombés sous le charme : le répertoire, l’orgue historique et les artistes se sont mutuellement mis en valeur. Les enfants ont été accueillis à la tribune pour un bis particulièrement coloré et sautillant.
10 JUILLET 2011 - MICHAL NOVENKO Michal Novenko a ébloui les 70 auditeurs présents par sa virtuosité. En conclusion de son concert, il a confié : « L’orgue français est un orgue de couleur. » Une appréciation illustrée par un programme varié et dynamique. Ceux qui ont eu la chance de le voir lors des répétitions ont en plus été étonnés par la rondeur des gestes, la grâce des enchainements, qui s’ajoutent à la précision du maitre.
3 JUILLET 2011 - KINUE AOTA C’est à nouveau une centaine d’amateurs d’orgue qui se sont déplacés à Chaource. Kinue Aota a fait toute la démonstration de son talent au cours d’un programme très "XVIIIe siècle", merveilleusement adapté aux particularités (et aux difficultés) de notre orgue historique. Le public enthousiaste a fait une ovation à Kinue. Au cours d’une conversation informelle d’après concert, Kinue s’est déclarée conquise par l’orgue. C’est sûr, elle reviendra, et peut-être pas seule... 26 JUIN 2011 - NANCY ET TIMOTHY LEROI-NICKEL Nancy et Timothy Leroi-Nickel avaient la lourde responsabilité d’ouvrir le 2e festival des Amis de l’orgue de Chaource. Mission accomplie. Brillamment. Le public était au rendez-vous : une centaine d’auditeurs ont longuement applaudi le couple de concertistes, qui nous avait fait la gentillesse de s’arrêter à Chaource au cours de sa tournée européenne.
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